Le Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques
Crée en 1967 par Jean Taralon, inspecteur général des monuments historiques, et installé depuis 1970 dans les communs du château de Champs-sur-Marne, le Laboratoire de recherche des monuments historiques est aujourd’hui un service à compétence nationale du ministère de la culture (Direction générale des patrimoines et de l'architecture).
L'équipe
Le LRMH est une équipe de 34 agents, dont 23 scientifiques, organisée en 9 pôles thématiques dédiés à la recherche sur des matériaux ou des types d’œuvres. Les grottes ornées, le vitrail, le métal, le béton, la peinture murale et la pierre sont exclusivement dédiés aux monuments. Les pôles bois, textile et microbiologie sont dits « transversaux » et exercent aussi leur expertise sur des objets. En cela ils complètent les compétences du ministère de la Culture en matière de science du patrimoine. Compétences qu’il partage avec le Centre de Restauration et de Recherche des Musées de France (C2RMF). Les scientifiques affectés à ces pôles sont physiciens, chimistes, biochimistes ou ingénieurs matériaux. Après leur formation universitaire, ils ont acquis au LRMH une expertise et une grande expérience dans le domaine de la conservation des matériaux du patrimoine, devenant ainsi ce que l’on appelle des scientifiques de la conservation. Ils ont un statut d’agents publics de l’Etat et relèvent en général des corps d’ingénieurs d’études et ingénieurs de recherche.
La direction du laboratoire est assurée par une directrice et un directeur adjoint relevant du corps des Conservateurs du Patrimoine. Un secrétariat général assure les fonctions dîtes « supports » ainsi que l’accueil et la surveillance des locaux.
Il dispose enfin d’un Centre de ressources dont la mission est la valorisation, la conservation et la diffusion des connaissances du laboratoire. Ce service est gestionnaire du portail SYNAPSE (Système Numérique Appliqué au Patrimoine et à ses Sciences) par lequel il valorise les activités du laboratoire. Il est également impliqué dans des activités de recherche autour de l’harmonisation des données et de leur structuration. Il est composé de deux agents issus du corps des Chargés d’étude documentaire.
Les partenaires du Laboratoire
Les principaux interlocuteurs du LRMH sont les Directions Régionales des Affaires Culturelles (DRAC) et particulièrement leurs services patrimoniaux. Architectes en Chefs des Monuments Historiques (ACMH) et Conservateur Régionaux des Monuments Historiques (CRMH) sont les professionnels du patrimoine avec lesquels le dialogue est le plus important. Ce sont eux qui saisissent le LRMH, via la fiche demandeur numérique. Sur les chantiers les scientifiques sont aussi amenés à collaborer avec des restaurateurs du patrimoine, à les orienter dans leurs approches et à élaborer ensemble, parfois, des protocoles innovants pour la protection des monuments.
D’autres partenaires institutionnels travaillent avec le LRMH dans le cadre de projets de recherches, c’est le cas par exemple du Centre de Recherche sur la Conservation des Collections (CRCC) et l’équipe de la conservation et de la recherche du musée de la musique avec lesquels il forme l’UAR 3224 au sein du CNRS.
Le contrôle scientifique et technique
Sa mission principale est d’apporter une assistance scientifique et technique aux travaux de conservation et de restauration des monuments historiques, qu’ils soient des édifices, de grands ensembles ornementaux ou des objets mobiliers. Il répond à cette mission fondamentale, à la fois par les orientations scientifiques qu’il apporte aux maîtres d’ouvrages et maîtres d’œuvre des travaux (contrôle scientifique et technique de l’Etat), par les études scientifiques qu’il mène sur les monuments appartenant à l’Etat et sur certaines œuvres majeures et par la recherche qu’il développe sur la conservation du patrimoine.
La recherche
L’activité de recherche du LRMH suit trois thématiques principales :
- la connaissance des matériaux constitutifs des œuvres patrimoniales et de leurs mécanismes d’altération
- l’optimisation ou l’évaluation des techniques et produits de la conservation et de la restauration
- le développement de nouvelles instrumentations scientifiques, les moins invasives possibles et souvent utilisables sur le terrain.
Outre ses recherches sur fonds propres, financés sur le programme interministériel « recherche », le LRMH est régulièrement partenaire voir porteur de projets nationaux (ANR, Programme national de recherche sur la conservation du patrimoine, DIM MAP), européens et internationaux. Il est membre de deux Laboratoires d’excellence (LabEx) : MATISSE, piloté par l’université Pierre et Marie Curie, et PATRIMA, mené par la Fondation des Sciences du Patrimoine (FSP) et entièrement dédié à la recherche sur les matériaux du patrimoine. Il co-gère la plateforme d’équipements mobiles qui est développée dans le cadre d’un Equipement d’excellence (EquipEx PATRIMEX), lui aussi consacré à l’étude des matériaux du patrimoine. Il participe également au réseau OXYMORE, Département d’intérêt majeur de la région Ile de France, dans lequel il coordonne avec le CRCC la thématique sur les matériaux du patrimoine.